Voilà une affirmation que je prononce fréquemment au cours de mes soins. Un événement déplaisant qui survient dans notre vie, une mésentente, un retard, un grain de sable dans ce que nous avions projeté n’est jamais le fruit du hasard.
Ce sont des opportunités d’apprendre sur soi: sur ses failles et sur ses modes de fonctionnement. Voir les choses de cette façon permet de ne pas laisser le monde extérieur faire la pluie et le beau temps dans notre vie. C’est refuser d’être victime des circonstances.

J’ai reçu récemment une personne qui s’est fait opérer du pied. Habituellement, les suites opératoires de cette intervention sont simples, mais dans son cas, il y a eu des douleurs qui ont retardé son autonomie complète.
Je lui ai proposé de regarder cet événement comme ayant sa raison d’être, en posant notamment ces questions:

Est-ce que c’est difficile d’accepter de prolonger l’arrêt de maladie parce que sa croyance serait qu’une personne qui le fait est fainéante ou abuse du système?
Est-ce difficile d’accepter d’être vulnérable?
Si ces questions avaient déjà leur réponse, il n’y aurait pas eu de complications. Mais elles se sont présentées dans ce cas, pour des raisons que seule la personne qui les vit peut connaître.
Je lui ai ouvert des pistes de réflexion. Comme je le fais avec chaque personne que je reçois au cabinet.

Le coronavirus et les mesures indispensables prises pour arrêter sa propagation ne sont pas le fruit du hasard. La Vie nous invite à revisiter nos fonctionnements.
Devoir limiter ses déplacements nous pose la question de la validité de tous nos déplacements habituels.
Limiter ses achats de nourriture nous invite à prendre conscience de notre façon de consommer.
Être attentif aux Anciens nous pose la question de notre rapport avec eux, peut ressortir les conflits familiaux  et donner l’opportunité de les solder une bonne fois pour toutes.

Je crois profondément que cet événement hors du commun nous invite à réduire nos exigences.
À se poser la question, De quoi ai-je BESOIN? Plutôt que , De quoi ai-je envie?
Il nous oblige à être face à nous-mêmes. De quoi avons nous peur dans cette situation? Ressentons-nous de la colère, de la tristesse, de l’impuissance? À quoi ces émotions font-elles écho dans notre vécu passé? C’est cette énigme qu’il faut résoudre personnellement sans rejeter la faute sur le virus, les chinois, le président ou que sais-je?
Nous sommes également invités à prendre soin de nous. À être bienveillants vis à vis de nous-mêmes.

Enfin, dans notre monde moderne, notre agitation permanente masque notre ÊTRE. Nous avons l’illusion d’être vivants parce que nous sommes actifs. Mais nous existons encore mieux lorsque nous SOMMES plutôt que lorsque nous FAISONS. Ce temps de retrait obligatoire est celui dont nous avions cruellement besoin.
Ce virus nous rappelle quelque chose que nous nous évertuons à oublier: Nous sommes mortels. La mort est un processus naturel et incontournable. C’est le moment d’accueillir la peur de disparaître, la peur de perdre des proches. Cela ne veut pas dire que nous allons l’attirer à nous, cela signifie qu’il nous est donné l’opportunité d’être en PAIX avec la mort. Compte tenu de l’ampleur de cette maladie qui touche le monde entier, je crois qu’il y aura un avant et un après coronavirus. C’est une réelle opportunité de faire en sorte « qu’après » soit bien meilleur « qu’avant ».  Que chacun soit plus heureux, plus serein et plus éveillé.
Mes pensées bienveillantes vous accompagnent.