En rentrant ce midi, j’ai entendu une chanson à la radio dans laquelle la chanteuse disait : « Et de l’amour à la haine, tu sais il n’y a qu’un pas »
Je suis sidérée que cette affirmation puisse encore être dite à notre époque. Lorsque la haine s’invite dans une relation entre deux personnes, c’est justement que cette relation manquait d’amour véritable. Les gens qui haïssent la personne qu’ils ont aimé trouvent dans ce sentiment-là un formidable alibi pour déverser leur violence parce que leur histoire s’est terminée. Et cela parle d’ego, de possessivité, de dépendance affective et/ou de manque d’estime de soi mais absolument pas d’amour.

Le répertoire des chansons d’amour foisonne de chansons de « non amour ».
« Ne me quitte pas » de Jacques Brel, considérée comme le must en matière de déclaration, est une apologie de la soumission dans une relation totalement déséquilibrée. Elle est classée numéro 2  parmi les 100 plus belles chansons d’amour sur un site internet… Et pourtant, l’homme qui s’exprime dans cette chanson donne un pouvoir infini à la femme dont il est amoureux.
L’amour, lorsqu’il est vrai ne laisse pas la place à la possession, aux positions de soumis et dominateur, à la violence verbale ou physique. Les désaccords peuvent être présents  mais ils peuvent s’exprimer de façon respectueuse.
Il m’arrive de regarder avec ma fille l’émission « la télé des anges ». Les rapports entre les protagonistes de cette émission sont la caricature de tous les schémas dysfonctionnels de la relation amoureuse, et j’adore la regarder pour ces raisons-là. C’est très riche d’enseignement sur ce qu’il ne faut pas faire dans les relations. Finalement, cela parle de blessures émotionnelles profondes d’abandon, de non-reconnaissance, de rejet.
« Tu es à moi, tu m’appartiens » est en filigrane de façon quasiment permanente entre les jeunes qui se rencontrent. « Encouplés » (l’expression est de Vincent Cespédes) en deux coups de cuillère à pot, les partenaires s’enchaînent l’un à l’autre immédiatement, avec des rapports de force entre eux.
Ça crie, ça exige, ça juge beaucoup… Une suite sage à tout cela serait de se faire accompagner pour décortiquer  et accueillir ses blessures et ses manques, plutôt que de répéter indéfiniment le même schéma.
Vincent Cespédes, dans « l’homme expliqué aux femmes » donne des pistes de réflexion aux hommes pour « bien aimer ». Clarissa Pinkola Estés, dans « femmes qui courent avec les loups » aborde dans plusieurs contes les écueils que peuvent rencontrer les femmes dans les relations amoureuses. L’amour est un sentiment bien doux, dont les manifestations sont multiples. Chacun a son mode d’emploi personnel, relié intimement à la façon d’aimer de ses parents, puis aux rencontres de la vie.
Je vous en souhaite plein dans votre vie, sous toutes ses formes.