Une de mes patientes m’a conseillé un jour de me procurer « Femmes qui courent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estés, un livre « que toute femme devrait avoir » me dit-elle. Au fil des pages, ma lecture a mis des mots sur des fonctionnements que j’avais , « dangereux » pour mon bien-être.
La naïveté par exemple, m’a mise dans des situations extrêmement désagréables (monter , jeune adolescente, dans la voiture d’un inconnu qui s’est révélé pervers), le manque de temps d’introspection (être en activité permanente m’a fait frôler le surmenage) ou la propension à me conformer à ce qu’on attendait de moi m’a fait oublier qui j’étais profondément. Ces aspects, intégrés dans ma personnalité, ont mis de la lourdeur dans ma vie. Elle manquait de lumière à cause de trop d’ombres psychiques.
Je ne peux évidemment pas résumer les plus de 700 pages du livre en quelques lignes. Ce qui m’intéresse ici de façon globale, c’est la notion de perte de la nature instinctive, la part sauvage de chaque femme, qui est une part essentielle
Le message principal du livre de C.Pinkola Estés est d’aller chercher dans les profondeurs de soi ce qui a été oublié, négligé. Il insiste sur l’importance de visiter son monde intérieur.
« Régulièrement, nettoyer sa façon de penser, remettre à neuf ses valeurs, débarrasser sa psyché des trivialités, balayer son soi, désencombrer sa façon de penser et de sentir. Allumer sous sa vie créatrice un feu qui ne s’éteigne pas, cuisiner systématiquement des idées signifie avant tout que l’on prépare de manière originale de la vie, de la vie inédite, afin de nourrir la relation entre soi et la nature sauvage. »
Explication du Conte « Vassilissa »
Quelle ne fut pas ma surprise en lisant Guy Corneau « Père manquant, fils manqué ». Dans ce livre, l’auteur explique les différentes formes que peuvent prendre les fonctionnements masculins lorsqu’il y a une carence du père. Que ce soit par une absence physique (père décédé, séparé de la maman) ou émotionnelle (père « taiseux » ou autoritaire à l’excès),le manque du père rend difficile l’expression d’une masculinité solide.
Par conséquent, Guy Corneau fait la proposition d’aller contacter « l’homme primitif » en lui. En tant que psychanalyste, il explique que les hommes portent naturellement en eux une agressivité qui a besoin de s’exprimer et de s’apprivoiser, afin de ne pas en faire une violence faite à soi ou aux autres.
Il est possible d’aller visiter cela dans des groupes d’hommes. L’intérêt est d’y rencontrer des hommes de tous horizons qui auront cependant des expériences communes : La place au travail, la relation sentimentale, les problématiques familiales… Le travail peut également se faire en thérapie individuelle, mais aussi plus simplement grâce à une amitié masculine. À condition de s’autoriser à y partager ses fragilités.
Finalement, pour chaque sexe, il y a besoin d’aller visiter son monde intérieur et rencontrer la part en nous qui ne doit pas être tue. Cela permet de ne pas perdre notre énergie inutilement et de la consacrer à ce qui nous nourrit et nous fait vibrer. Sans nuire aux autres, sans nuire à soi.
Je souhaitais compléter cette « semaine du masculin » avec un lien vers un cercle d’hommes organisé à Rouen. Je suis navrée de n’en avoir pas trouvé!
J’ai cependant découvert un cercle près de Caen, et le site MKP France, organisation venant des États-Unis qui propose des week-ends enter hommes, pour se retrouver soi et rencontrer la communauté hommes.
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