Mon fils m’a fait écouter il y a quelques mois une chanson d’Orelsan qui s’appelle « l’odeur de l’essence ». Les paroles sont puissantes. Un passage m’a particulièrement interpellée.
« On fait les mongols pour plaire aux mongols
On va tomber comme les Mongols
Comme les Égyptiens, comme les Romains, comme les Mayas, comme les Grecs »
Parce qu’en 1999, au cours d’un séjour à Istanbul, en visitant le palais de Topkapi, j’avais sous les yeux les vestiges d’une civilisation autrefois très riche et puissante, aujourd’hui déchue. À l’époque, je m’étais dit que l’Europe était à son tour en marche vers sa décadence.
Notre société va vers la facilité et la quête de plaisir immédiat. On veut tout, tout de suite, le moins cher possible. Mais la valeur a un prix. Un bel objet prend du temps à être fabriqué, un beau film prend du temps à être imaginé puis réalisé, une vie lumineuse prend du temps à se manifester, une société rayonnante nécessite un certain niveau d’exigence individuelle, chacun à sa mesure.
J’entends par exigence de tirer parti des expériences vécues, de rectifier là où on pense avoir mal fait, de se sortir des situations qui nous tirent vers le bas et de découvrir ce que l’on a à apporter aux autres.
À un moment de ma vie où j’étais frustrée de mon activité professionnelle, j’ai commencé à me faire accompagner. À raison d’une fois par semaine, puis tous les quinze jours durant 18 mois, les séances m’ont permis de prendre peu à peu conscience de l’état d’illusion dans lequel j’étais. Et finalement, cela m’a emmenée bien plus loin que je ne l’attendais. C’était en 2014.
Depuis quelques mois, je me fais à nouveau accompagner. Un nouveau cycle, plus subtil, plus profond pour être encore plus stable et pouvoir affronter ce qui nous attend. En étant prête.
Plus on se débarrasse de ses casseroles, plus on se connaît, plus on est solide. Et lorsqu’on est solide, on a bien moins peur. La guerre en Ukraine, la crise économique, la dette abyssale de la France et tant d’autres choses sont les symptômes de la fin d’une forme de l’Occident.
J’espère que la solidité de mes racines sera assez puissante pour ne pas vaciller et me permettre de contribuer à bâtir un monde juste et lumineux.
Pour finir cet article, je vous propose un petit jeu :
Imaginez que vous partagez un temps d’échange avec vous-même, qui êtes centenaire avec toute sa tête. Vous parlez ensemble tranquillement à l’ombre d’un cerisier des grandes étapes de votre vie, des choix que vous avez faits jusqu’à aujourd’hui. En toute honnêteté, racontez-lui l’endroit de votre vie que vous n’avez pas eu le courage d’affronter.
Écoutez ce que votre « vous centenaire » vous répond.
Pour ma part, je vous invite à me faire l’honneur de vous accompagner sur un cycle pour aller visiter cet endroit-là. Parce que les zones de fragilité déstabilisent le terrain dans lequel enfoncer vos racines. Et parce que la solidité intérieure va être mise à l’épreuve dans les années qui viennent.
Si vous souhaitez voir le clip de l’odeur de l’essence
J’ai imaginé le lieu de quiétude pour avoir cette conversation. Je m’y réfugie parfois…
Merci beaucoup Fabienne de ce partage et bravo de prendre le temps de renouveler cette conversation de temps en temps.