Je pars un après-midi en balade dans ma forêt habituelle pour y chercher du réconfort : j’ai le cœur lourd…
Dans l’allée très fréquentée ce dimanche-là, j’admire la beauté du feuillage d’automne. Avec le soleil d’aujourd’hui, il semble que les arbres perdent des paillettes dorées.

Je décide de prendre un sentier sur la droite, que j’ai l’habitude d’emprunter, pour profiter davantage du calme de la forêt. Mes pensées du jour ne sont pas à la fête. Je vis seule à ce moment-là et je supporte mal cette situation qui s’étire dans le temps.
J’avance et commence à remarquer que le chemin est assez peu visible à cause de toutes les feuilles tombées. Une appréhension commence à monter. Et si pour la première fois je perdais mon chemin dans la forêt?

Je continue de marcher et l’appréhension se transforme en peur. Les deux situations dans lesquelles je suis, seule dans ma vie affective et seule dans la forêt se mêlent, comme en miroir l’une de l’autre. J’ai peur à ce moment-là d’avancer dans la Vie sans la compagnie d’un amoureux comme j’ai peur d’avancer dans ce bois dans lequel je vais peut-être me perdre…

Je suis coutumière d’accueillir ainsi des situations concrètes qui sont le reflet de ce que je vis intérieurement, émotionnellement à ce moment-là dans ma vie. Cela me permet de dépasser des blessures, des peurs. Certes en passant par des  états émotionnels inconfortables .
Voilà pourquoi je ne rebrousse pas chemin. Je continue de progresser dans la forêt en étant attentive, plus que d’habitude au sentier, tout en me laissant traverser par toutes les émotions que je ressens.

J’arrive enfin à une allée plus large dans laquelle je sais qu’il n’y a plus de danger. Je sens que j’ai dépassé quelque chose. Peut-être ma peur de vivre seule, peut-être de ne pas savoir affronter seule les obstacles sur le long terme. Mon esprit s’apaise, une douce joie émerge.

Je sais que je peux avancer seule dans mon existence, me perdre parfois puis retrouver mon chemin!…