Noël est une période particulièrement propice à vivre le meilleur comme le pire.
Mon activité professionnelle me fait rencontrer de nombreuses personnes dont le ressenti par rapport à Noël est complètement différent. Quand certains le vivent avec une joie et une légèreté immenses, d’autres l’associent à des souvenirs douloureux d’enfance, de discorde, de tristesse, de rejet. Certains sont dans les habitudes, les obligations traditionnelles et ne respectent pas la façon dont ils voudraient célébrer cette fête, empêtrés dans le paraître et la peur de déplaire.
D’autres portent un joli masque de famille idéale. Et je ne sais pas quoi offrir, et untel tombe toujours à côté de la plaque, et on mange trop…
Le tableau semble bien inadapté à cet « esprit de Noël », pourtant, c’est ce que j’entends et observe depuis des années de pratique.

Personnellement, la période de fêtes en tant que maman s’est avérée au fil du temps de moins en moins agréable: Un de mes enfants est né entre Noël et la St Sylvestre et cette période était une succession de repas qui me sont devenus, les années avançant, insupportables. Je me suis mise en retrait en sélectionnant ma présence à certains repas. Je m’autorisais à poser mes limites. Étonnamment, la société voit d’un mauvais œil que l’on puisse « se défiler » à cette fête. Je n’ai jamais eu le courage de dire à l’époque avec clarté et assurance mon besoin  de ne pas enchaîner des repas riches et longs tous les jours de la semaine entre le 24 décembre et le 1er janvier. J’ai donc été cataloguée comme toujours « fatiguée », puisque c’était l’alibi annoncé…
Compliqué de sortir d’un certain diktat de ce qui se fait ou ne se fait pas!

Un peu plus d’un an après ma séparation, j’ai fait deux expériences très fortes pour Noël:
Le calendrier de la garde des enfants m’a fait organiser mon réveillon avec eux un 13 décembre. Jamais je n’avais imaginé fêter Noël un autre jour que le 24 et le 25. La date a finalement peu d’importance. Mes enfants étaient heureux, nous nous sommes amusés et nous avons eu la sensation en nous couchant le soir que c’était un soir de Noël presque comme d’habitude. Si ce n’est d’être avec maman, sans papa.
Je n’avais donc pas mes enfants ensuite, je ne les retrouverais que le 30 décembre. J’ai donc fait le choix cette année-là de faire l’expérience de rester seule les 24 et 25.
Reliée à qui je suis profondément, j’ai vécu ce moment comme un temps spirituel très fort.
Trois jours avant, les voisins de mes parents ont perdu leur fille de 15 ans très brutalement. Les quatre enfants de deux maisons de ce petit quartier, dont cette jeune fille, sont un peu les petits-enfants de mes parents, ce sont les copains de vacances de mes enfants quand nous y sommes. Cet événement a été un séisme pour tous ceux qui la connaissaient, trois jours avant Noël.
Le 24, je me suis habillée et maquillée, je me suis offert un beau livre, je me suis cuisinée des coquilles St Jacques (que j’adore!!!). J’étais dans une énergie à la fois de recueillement et de célébration de la Vie.
Le 25 a été plus compliqué, j’étais séparée de mes enfants depuis un moment, l’homme dont j’étais amoureuse à l’époque ne pouvait être près de moi. J’ai médité, j’ai accueilli les émotions qui se présentaient.
Et je suis sortie de cette période de fête si particulière cette année-là bien plus forte, en ayant été capable d’une grande adaptabilité et en faisant un pas énorme face à la dépendance affective.

La présence encore active du coronavirus oblige bien plus de gens à faire une expérience différente des fêtes de Noël cette année. Bien plus de gens vont être confrontés à cette adaptabilité demandée, à ses propres dépendances affectives, à se responsabiliser davantage dans ses choix pour vivre en sécurité Noël et le jour de l’an.
Je vous souhaite un très bon mois de décembre pour aborder ces fêtes dans la sérénité et l’alignement avec ce que vous souhaitez pour vous.