Il m’est arrivé avant-hier une mésaventure.
J’habite une maison dont le devant est totalement ouvert sur la rue, sans clôture. Je buvais un verre d’eau en regardant par la fenêtre de la cuisine quand passent une dame et son caniche. Il se cambre sur ma pelouse, sa maîtresse ayant sûrement aperçu ma silhouette tire sur la laisse. Trop tard, deux crottes sont tombées. Elle se presse de partir. J’ouvre la fenêtre et l’interpelle:
« Madame ! Madame s’il vous plaît! Est-ce que pouvez ramasser les crottes que vient de faire votre chien sur ma pelouse? S’il vous plaît?
Elle se retourne offensée.
« Mais pas du tout! Il n’a rien fait, je le promène, il ne fait pas ses crottes à l’extérieur.
– C’est une blague? J’étais à ma fenêtre, je l’ai vu sous mon nez! »
Elle n’en démord pas et commence à partir avec rapidité. Ulcérée, je sors de chez moi et la suis en lui demandant de revenir et de ramasser avec un sac que je me propose de lui donner.
Rien à faire, elle poursuit sa course et je continue de l’invectiver en marchant derrière elle, tant je suis en colère. Je finis par l’insulter en lâchant un « Vous êtes vraiment une sacrée dégueulasse! » et tourne les talons.
En passant devant la maison d’un de mes voisins qui discutait justement avec une passante, je m’excuse auprès de lui pour cet esclandre.
 « Pas de souci, vous avez raison, c’est insupportable, ça. »
Je rentre chez moi, nous commentons l’incident avec mes enfants. Moi, avec encore beaucoup de vigueur. Puis le silence. Et là, je me dis: « Mais qu’est-ce qu’il m’a pris de partir en cacahuète comme ça? Comment j’ai pu poursuivre cette femme en étant en colère à ce point? Où est ma sagesse? »
Ce désagrément m’était déjà arrivé et je déteste ça. Pour ne pas mettre les pieds dedans lorsque je tonds ma pelouse, il est préférable que je ramasse et que je jette. Vous imaginez comme c’est agréable… D’avoir vu faire, d’avoir eu en face de moi une telle mauvaise foi et de savoir qu’il faudrait de nouveau ramasser m’agaçait sérieusement.
En même temps, je pensais aussi à la « stratégie » de cette dame et me disais que par honte ou mauvais caractère, elle était peut-être elle-même persuadée maintenant de la version qu’elle s’était racontée. Comme l’ego peut amener le chaos! L’état dans lequel cet épisode m’avait mise était si inhabituel chez moi que j’attendais de découvrir la raison de ce vécu-là.

Hier matin, je participe à une méditation de groupe proposée sur Instagram par Thierry Janssen que m’a recommandée une copine. Vers la fin de la méditation, branchés sur notre cœur, il nous propose de mettre des personnes, des noms dans l’amour de notre cœur. Et parmi les gens que j’y mets vient « la dame au chien ». Je demande la paix en moi et la dissolution totale de ma colère. Je mets de la lumière sur cette dame pour que l’incident n’ait pas de réminiscence pour elle et demande à ce que sa conscience s’ouvre. Je nous visualise nous croisant dans la rue et nous donnant une poignée de main pacifiée.
Un peu plus tard dans la matinée, je grommelle encore un peu et décide d’aller ramasser les crottes, histoire d’en finir une bonne fois pour toute.
Hier soir, je me couche et soudain, je prends conscience. Je suis totalement apaisée. Il m’a été donné de tester ce que je vous transmets une nouvelle fois. Avec un événement suffisamment marquant pour moi pour faire l’expérience de se libérer avec vélocité d’une énergie négative polluante.
Une synchronicité, suite à l’article de ces derniers jours « Êtes-vous heureux(se) dans votre vie? »

Personnellement, je n’aime pas être alourdie par la colère, le ressentiment, la hargne. Et je la perçois parfaitement quand elle est présente en moi. J’étais déjà bien plus calme le soir de l’incident mais j’aurais pu méditer tout de suite pour me libérer complètement. C’était une piqûre de rappel.

Et j’ai pu sincèrement remercier intérieurement cette femme de m’avoir donné l’occasion de me faire vivre cette expérience de bout en bout, une expérience très prosaïque permettant d’incarner sa spiritualité dans la matière.