Ce que j’ai traversé ces quatre dernières années m’a fait me reconnecter à mon féminin d’une façon extraordinaire. Mais mon bonheur serait total si je pouvais le partager avec mon alter ego masculin. J’ai donc eu besoin de lire des livres écrits par des hommes sur les hommes, histoire d’avoir un regard « de l’intérieur ». Ces auteurs m’ont ravie, parce que ce que je cherche est écrit dans ces pages. Si des hommes écrivent sur la difficulté d’être un homme, ils aident ceux qui les lisent à se questionner et à trouver des pistes de transformation. Je vous fais partager ces découvertes et vous invite chaleureusement à lire ces livres en entier!

« L’homme expliqué aux femmes »
Ce livre explore la masculinité avec humour, fraîcheur et modernité.  Les hommes « prennent cher » dans certaines pages, mais c’est un homme qui écrit… Vincent Cespedes parle de la séduction, de la sexualité, de la paternité et des failles des hommes. J’ai aimé sa façon d’en parler. Il propose une façon d’aimer plus authentique, plus libre, plus courageuse aussi.
Son essai est exigeant vis à vis des hommes. Bien que le titre s’adresse aux femmes, c’est un livre que beaucoup d’hommes devraient lire également.
Il cite avec reconnaissance une de ses amies qui dans un partage avec lui, a énuméré sans le vouloir tous les  axes de réflexion de son essai:

Extrait
« Ce qu’on attend de vous, les mecs? Une virilité qui se marre et non qui fasse la gueule. Un dégoût pour les concours de « grosses bites ». Un goût pour les jeux de séduction. Aucun tabou côté plaisirs, mais de la surprise et de l’invention. Des failles acceptées et surmontées avec courage. Une relative indépendance affective qui vous permette de dépasser l’amour jaloux. Et que vous soyez des pères totalement fadas de leurs enfants. »

« Des hommes justes »
Ivan Jablonka dresse un constat historique et sociétal de la masculinité. Le patriarcat y est décortiqué de façon très complète. Personnellement, la lecture de ce livre m’a souvent fait ressentir  de la colère car cet essai met en lumière toutes les humiliations, violences et inégalités vécues par les femmes.
Il consacre un chapitre important aux failles des hommes puis un dernier à la désintégration du patriarcat en proposant des pistes pour les nouvelles masculinités.

Quatrième de couverture
« Comment empêcher les hommes de bafouer les droits des femmes? En matière d’égalité entre les sexes, qu’est-ce qu’un « mec bien »? Il est urgent aujourd’hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales: famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l’une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d’inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes. »

« Père manquant, fils manqué »
Ce livre évoque comment l’absence de référence paternelle, sous forme d’absence physique du père ou de son silence malgré la présence, crée une difficulté d’identité chez les hommes.
Guy Corneau décrit plusieurs hommes dont la masculinité a été abîmée par le père (et la mère), créant des failles dans un ou plusieurs domaines de leur vie.
Il invite les hommes à participer à des cercles  afin d’échanger et libérer ce que tout un chacun peut vivre : les doutes, les deuils, la charge professionnelle, familiale, la sexualité … Et puisqu’il était psychanalyste, il évoque l’importance d’aller visiter son histoire et ses ombres, seule voie pour avancer de façon plus solide dans sa vie.

Extrait
« Alors que les femmes « consultent » parce qu’elles sont conscientes d’un malaise intérieur, les hommes, eux, éternels héros croyant toujours pouvoir s’en sortir tout seul, se plient à l’analyse uniquement quand ils viennent de subir ce qu’il est convenu d’appeler un revers du destin. C’est au cœur de la crise, alors que tout s’écroule, qu’ils réagissent. Souvent, ils attendent secrètement de la thérapie qu’elle les aide à se refaire des énergies sans qu’ils aient à se poser de questions sur eux-mêmes. Ils viennent  alors porter leur psyché au garage en espérant que l’analyste va la réparer sans que cela fasse trop mal ou que cela soit trop « coûteux »! La tâche sera longue pour en venir à leur faire accepter qu’ils ont joué un rôle dans leur destin adverse et, qu’en fait, ils ont pu le rechercher inconsciemment. »

Bonne lecture!